jeudi 1 décembre 2011

Les petits boulots

A Madagascar comme dans beaucoup de pays, le marché du travail n'est pas très formalisé et une large partie de l'économie passe dans l'informel. Des milliers de gens ont des micro business, des petits boulots, des activités diverses pour essayer de gagner leur croûte. Certain cumulent aussi les boulots pour arrondir les fins de mois.

On trouve une grande variété de spécialisations professionnelles dans différents domaines. La branche phare, c'est bien sur le commerce, représenté majoritairement par les petits vendeurs ambulants, nomades de la profession et sûrement les moins bien lôtis. Certains possèdent une petite table où étaler leur produits, déballés chaque matin, disposés au cours d'un rituel bien codé, époussetés régulièrement puis remballés chaque soir. Ce sont des détaillants de l'extrème qui vendent les cigarettes au bâton, les chewing gum à l'unité et du crédit téléphone à partir de 8 centimes d'euro pour envoyer un sms...


Un immense classique du coin est le stand de beignets et de sirop. C'est l'activité professionnelle de la moitié des mères de famille. Une petite table, un petit tabouret, beaucoup, beaucoup de patience, et c'est parti. On en recense un tous les 200m. Pas très original, mais avec ça, aucun risque de mourir de faim ou de soif sur la route.


Un autre classique est le mythique pousse-pousse (déjà objet d'un post dans ce blog). Ils sillonent sans cesse les rues, impossible de passer 3 min sans en croiser un. Chez les pousse-pousses aussi le myméthisme est de mise. Après 200 jours à Majunga, je n'en ai jamais croisé un seul différent de ce modèle :


Existe aussi une miriade de petits réparateurs magiciens qui font du neuf avec du vieux.
Tout se récupère, se retape, se répare. Les bidons de pétrole, une fois découpés et aplatis, font des tôles pour la construction. L'aluminium est refondu pour faire des marmites. On refait au complet les carroseries de 4L. On rachète même les bouteilles de plastique vides...
Jeter est vraiment un geste ultime, des moins naturel, survenant seulement une fois que la réutilisation d'un objet en miettes s'avère strictement impossible. Et encore. Je ne compte plus à l'atelier les cartouches de silicone vides et les forêts cassés qu'on a pas osé jeter. Ce comportement rend la société Malgache très écologique et démontre le faible matérialisme des gens.


Pour terminer, je vous ai fait une sélection de petits métiers insolites, que je complèterai au fur et à mesure :

Loueur de pèse-personne

(photo à venir)

L'homme voiture


Vendeur de montres d'occasion


Fabricant de tampons administratifs, falsifiés ou non

dimanche 20 novembre 2011

Vacances en famille

Le long silence de plus d'un mois sur mon blog s'explique en partie par 3  semaines de vacances en famille qui ont bien rempli mon temps. Merci à Papa, Maman, Christian et Mijo pour être passer nous voir et avoir passé de si bons moments ensemble. Voici un bref aperçu de nos aventures :

en pousse-pousse à Antsirabe
restauration rapide de bon matin à Fianarantsoa
en route dans le fameux Train FCE vers l'océan Pacifique
La vue du train, la 1ere classe était bondée de Wasa
En pirogue sur le canal des Pangalanes
En route du Sud vers le Nord : 1400 km de route en 2 jours et demi
Visite des plantations de cacao, vanille, poivre, ilang ilang et canelle, à vélo.
Arrivée en pirogue sur l'île (paradisiaque) de Nosy Comba
et finir en mangeant un bout au bord, à Mahajanga !
Ca nous a fait très plaisir d'avoir de la visite, alors surtout n'hésitez pas à venir, ceux qui hésitent. Il vous reste encore 5 mois pour vous décider...

lundi 24 octobre 2011

Sakafo Gasy

Le Sakafo Gasy, c'est la cuisine Malgache qu'on prépare dans les familles et les petites gargottes de quartier.

Les déclinaisons de plats sont assez simples et toujours composées autour d'un aliment omniprésent : le riz. Je dirais que c'est même plus qu'omniprésent, c'est obsessionnel. Une assiette Malgache digne de ce nom comporte au moins 90% de riz. Une véritable montagne blanche et fumante solidement posée dans une large assiette creuse. A coté de cette pyramide, une petite sauce chichement répartie entre les convives aide à avaler le repas.
Les sauces sont bien souvent composées de "brèdes", nom générique pour des feuilles de magnioc, de chou chinois ou autres plantes locales, accompagnées d'un petit morceau de zébu, de poisson ou de minuscules crevettes.




La pauvreté justifie en partie ce régime bouratif et peu diversifié, mais pas seulement. Les goûts culinaires des Malgaches sont très simples et obstinément focalisés sur la monodiète de riz. Pourtant, nous sommes dans un pays où la moindre graine ne demande qu'à germer, où les manguiers poussent comme du chiendent et où les papayers croissent au rythme de un mètre par mois. La diversité des climats et des paysages rend disponible au marché une incroyable variété de produits : cocos, mangues, bananes, pommes, fraises, mûres, ananas, et milles autres fruits exotiques descendus droit du paradis. Il est facile de se procurer pour une bouchée de pain de la viande de mouton, de chèvre, du canard et du zébu; des crevettes, langoustes, calamards et autres superbes thons. Il y a même du foie gras, c'est dire !

Bref, les Malgaches s'accomodent bien du riz et de plats simples. C'est le ventre plein qui prime toujours face à la richesse des saveurs, aux vitamines et à la variété. A tel point que les gens se sentent frustrés devant une assiette sans riz et considère avoir mal manger si cet ingrédient n'est pas au menu.... ca doit laisser une sensation de vide désagréable, je suppose.

Mais je dépeins là un tableau trop sombre de la cuisine Malagache. Sur la côte Est, on mange de délicieuses soupes empruntées à la culture Asiatique, car cette façade du pays est résolument tournée vers cette partie du monde. Sur la côte Ouest où nous habitons, orientée elle vers l'Afrique et l'Arabie, on déguste de délicieuses brochettes de zébu braisées accompagnées de magnioc grillé.
Et puis personnellement j'ai un petit faible pour le koba, gâteau caramélisé à base de riz (évidement!) et de cacahuètes, cuit enroulé dans une feuille de bananier. Délicieux...


samedi 8 octobre 2011

Road trip to the south

Avec le travail, je voyage souvent et il y a deux semaines nous nous sommes rendus dans la région de Tuléar, au sud du pays, pour un chantier chez un particulier.



Cette opportunité me donna l'occasion de traverser le pays d'un bout à l'autre ou presque, et d'apprécier l'incroyable variété de paysages qu'on y trouve. C'est un moins l'avantage de se taper 36h de route non-stop. A l'aller, nous étions deux au volant à nous relayer, c'est facile. Au retour j'ai rentré la voiture tout seul. Eh ben c'est long, 36h de conduite seul et presque sans arrêt !

la route Majunga-Tana

Bref, je connaissais déjà plutôt bien la section de Majunga jusqu'à Tana, la capitale, et ca tombait bien, puisqu'on roula toute la nuit. Arrivés de bon matin à Tana et après un petit déjeuner au foie gras, nous reprîmes la route pour de la découverte cette fois.

La prochaine grosse étape est Fianarantsoa à une journée de route, autant dire pas très loin. Entre ses deux villes, le pays est très montagneux, et la petite route nationale (grande comme une départementale Ardéchoise) serpente par monts et par vaux. On appelle cette région les hauts plateaux. Les paysages verdoyants de rizières en terrasse, de forêts de pins, de rivières, de rochers tombés du ciel sont superbes.

En route de Tana à Fiana

Les habitants du coin sont très sales et ont l'air horriblement pauvres. On croise parfois un attroupement de gens qui poussent dans une montée un chariot plein à craquer de produits agricoles. Ils sont jusqu'à 5 ou 6 à s'échiner, femmes et enfants compris. Un travail de bête de somme, en somme. On se croit revenu au moyen-âge.

On me confirme dans la voiture que ce sont des bosseurs dans le coin et qu'ils ne sont pas réputés pour suivre de près la mode. Ils vivent dans des maisons miniatures de 1m50 de plafonds, souvent à un étage. On voit parfois une tête sortie d'une minuscule fenêtre à 1m du sol, c'est très rigolo.

Un fait marquant : pendant tout le trajet d'un bout à l'autre du pays, on est en quasi permanence accompagnés par des feux de brousse, à droite, à gauche. Le pays brûle litérallement. Et cette vieille habitude culturelle détruit toute la forêt de Madagascar, c'est très grave.



Nous roulons toujours. On passe au milieu de la nuit dans des coins complètement paumés dans les montagnes, il fait froid. On peut rouler presque 1h sans croiser la moindre petite lumière qui indiquerait trace de vie. Drôle d'ambiance sur la route qui est sensée desservir la moitié Sud d'un pays de 16 millions d'habitants !

C'est là qu'on se rend compte que les Malgaches ont encore un style de vie très simple, autonome et même autarcique. Pour sûr, c'est le pays le plus écologique du monde. Quasiment pas de moteurs, pas d'électricité sur des centaines de km, de l'agriculture vivrière partout. Les gens n'ont besoin de rien et ne dépendent de personne pour vivre. Quand on s'écarte du goudron, on passe dans des zones où l'on se dit que rien n'a changé ici depuis des siècles. Vraiement.

Enfin arrive la dernière ligne droite : 12h de route entre Fianarantsoa et Tuléar. On roule seuls à travers des paysages magnifiques, des montagnes ouvertes, des canyons et des déserts. Difficile de fixer la route quand un tel spectacle se déroule sous vos yeux !


Il n'y a presque personne sur la route. On passe des petites villes champignons, sortient de terre subitement il y a un peu plus de 10 ans. Le sous sol du coin regorge apparement de pierres préciseuses. On voit par endroit que la terre est un vrai gruyère, trouée partout par des milliers de tentatives de fortune, par l'espoir d'un avenir meilleur, exprimé à coups de pioches répétés.

Welcome to Ilakaka, célèbre ville minière Malgache
Ces villes, bardées d'écritaux d'acheteurs de pierres (des établissements d'achat sont collés les uns aux autres le long de la rue centrale), puent la misère et l'ambiance gloque. Les mines défaitent des gens venus faire fortune dans le grand sud désertique sont marquantes. Ces gens creusent leur misère à la pelle et à la pioche, espérant leur tour de chance, comme on joue à la loterie.

entrée du parc de l'Isalo

Finalement nous arrivons à Tuléar de bon matin, terminus du voyage. La ville est plus petite que Majunga, plus bordélique et plus en ruine encore. Les ethnies Vezo et Antandroy habitent les environs. Hommes grands, droits, à la peau rouge, ils impressionnent. Les Vezo sont pêcheurs nomades, les Antandroy pasteurs.

Les traditionnelles voiles carrées Vezo

Ils sont réputés pour être fiers et n'avoir besoin de personne. Dans la brousse en croise marchant à coté de leurs zébus, une sagaie de 2m à la main ! L'impression est marquante quand on les voit, la tête haute et le regard droit. Ils me rappellent parfois le peuple Peul, ces nomades d'Afrique si proches de leur troupeaux...

Mais un gros chantier nous attend, pas le temps de flanner comme des touristes. Au boulot !

mardi 27 septembre 2011

Du vent dans les voiles - suite

J'avais arrêté mon précendent message à notre arrivée en bateau et au déchargement des matériels et outils. Reprenons et terminons.

Nos missions de travail étaient multiples car destinées à 3 illustres clients qui contribuent pour une part non négligeable à remplir nos assiettes.

Le premier travail a été d'installer 3 systèmes solaires pour une actrice mariée à un producteur de cinéma. Ils possèdent une "petite cabane coquette" au bord de l'eau, dans un paradis terrestre de la côte, perdu au milieu de rien (à l'exception notable d'une piste d'atterissage). La bâtisse, qui doit frôler le millier de m² habitable, est dessinée dans un style néo-colonial, mais sobre, d'un très bel effet. Le personnel Malgache, composé d'une dizaine d'individus, habite sur le site dans de petites cahutes, pour assurer les divers travaux d'entretien, de ménage, de sécurité et de jardinage.

Un aperçu de la côte dans le coin

Notre seconde occupation, chez le voisin, fut de remettre en marche des pompes à eau fonctionnant grâce à des panneaux solaires. C'est un système très simple et efficace pour obtenir de l'eau, partout où un puit en contient, sans effort. L'eau est utilisée dans un hôtel plutôt grandiose, pensé et financé par un producteur de cinéma lui aussi.

Enfin, notre dernière tâche fut de réparer une des trois éoliennes qui alimente la demeure du voisin suivant. Malheureusement, une des éoliennes sur place était tombée en panne sans nous prévenir, et nous n'avons put procédé qu'à un simple échange avec celle apportée dans nos bagages. Nottons cette fois une variante importante, puisque le propriétaire des lieux n'a rien à voir avec le monde du grand écran. Il est simplement ancien champion du monde de Rally.

Finalement, le boulot fini, nous avons quitté ce repère de people et pris le chemin du retour dans notre catamaran. Dans ce sens, le trajet fut nettement plus calme et rapide, et nous arrivâmes à bon port en 24h chrono, malgré qu'il s'en fallut de peu de nous retrouver bloqués le temps de deux marées sur les bancs sables furtifs de la côte Majungaise...

Eh oh! Eh oh! On rentre du boulot!

mercredi 14 septembre 2011

Du vent dans les voiles

De retour de 10 jours de voyage sur la côte Nord de Majunga, voilà un petit résumé de mes aventures.

Etant une entreprise d'énergies renouvelables, nous nous devons de limiter notre "empreinte carbone", comme ils disent maintenant les nouveaux écolos.

Nous partimes donc en catamaran, en équipe de 5 pour installer un système solaire chez une riche propriétaire de la côte Malgache.

Le voyage en soit fut tout à fait épique. Pour ma première virée en mer, ce fut un vrai baptême du feu ! La journée de trajet initialement prévue s'est muée en galère de 72h avec vent contraire, forte houle et voiles en lambaux. En voici le récit.

La première journée de navigation fut plutôt bonne et nous avançâmes dignement. Nous avions reussi à couvrir les 3/4 de la distance et Monsieur Gépésse nous prédisait une arrivée au beau milieu de la nuit. Cependant, une déchirure géante dans la grand voile durant d'après midi augurait le pire.



à la course avec les pirogues

En effet, le vent forcit à la tombée de la nuit, nous poussant au large et créant beaucoup de houle. Une petite lune blafarde ouvrait à peine son oeil, témoin timide des émois grandissant de mon for intérieur. A peine fut-elle couchée derrière l'horizon, quelques quarts d'heures plus tard, que je me trouvais dans la même position, déversant généreusement mes repas précédents en offrande aux poissons. Arrosé de paquet d'eau de mer, tordu par mes boyaux, je m'en fut piteusement en cabine oublier mon malheur. Et rejoindre 2 autres collègues d'infortunes aussi malades que moi.


Au petit matin, émergeant timidement la tête à la lumière, un lent et méticuleux balayage de l'horizon me permis deux conclusions. De un, nous n'étions pas encore arrivé. De deux, nous n'étions pas près d'arriver. La terre se trouvait en effet fort éloignée. Avec notre équipe d'estropiés, nous tentâmes courageusement de remettre les voiles en état pour repartir. Mais, au beau milieu d'une manoeuvre sur le foc, nous perdîmes le bout qui tient la voile en haut du mât. Nous connûmes le creux de la vague en ses instants terribles. Il fallut déterminer parmis les marins malades, vautrés sur le pont et occupés à vider le contenu de leur ventre vide dans l'onde marine, un courageux volontaire pour être hissé en haut du mat et remettre les choses en ordre. Malgré la forte gîte, amplifiée par la hauteur du mat, le courageux ne faillit point à sa tâche et nous pûmes repartir avant midi en direction de la côte.

Le vent contraire rendait notre projet d'avancer bien ambitieux. Difficile de remonter aux vents avec nos mauvaises voiles, et la nuit approchante assombrissait encore un peu plus le moral bien chétif de l'équipage.

réparation de la grand voile
La seconde nuit fut du même acabit et nous reculâmes à nouveau. Quel abattement, au petit matin, dans le battement funèbre d'un bout de voile déchirée, de distinguer un simple halo pâle à l'horizon : la côte presque disparue. Que Dieu est pitié de nous, perdus au milieu de l'immense océan!

Nous remîmes tout de même le bateau en état de marche à l'aide d'aiguille à coudre et de noeuds de fortune. Nous avançâmes doucement vers la côte mais le vent tomba à midi. Et là, sous un soleil de plomb, dans la torpeur zénitale et le clapotis des coques dans l'eau tiède et molle, le miracle se produisit. Le tout puissant se matérialisat à nous sous forme liquide. Une bobonne d'essence, pleine à craquer. Nous allumâme le petit moteur, droit vers la cote. Le vent artificiel qui nous balayait le visage nous redonna le sourire.

M. Tabarly à la barre...

Le pétrole a des atouts décidement très intéréssants face à la poésie incontrôlable du vent. La gloire de notre arrivée à bon port fut donc un peu obscurcit d'un nuage de gaz d'échapement. Mais passons l'éponge sur les rejets de bile collés au pont et sur cet aveu de demi-échec. Nous avons prouvé vaillament que nos slips de marins n'étaient pas trops larges pour nous et avons su tout de même rester digne jusqu'au bout !

D'ailleurs, la fin du voyage fut récompensée par une haie d'honneur de dauphins et baleines. La preuve cétacée que notre honneur était sauf !

si, si! c'est une baleine !


Mais nous n'étions pas encore au bout de nos peines, le déchargement des batteries nous attendait ainsi qu'une pleine semaine de travail, puis le voyage retour. Mais le récit de tout celà sera pour le prochain épisode....

80 kg par batterie c'est du sport

le site à l'arrivée méritait quand même quelques efforts


samedi 27 août 2011

Le grand marché

Ce matin j'ai remarqué un truc rigolo en faisant les courses au marché. On est d'abord allé au "Bazar Bé" (le grand marché), pour chercher de quoi offrir un cadeau. On y vend surtout des produits artisanaux Malgaches, des jolis coffres en bois, des pierres polies de mauvais goût et des napperons brodés avec la carte de Madagascar. Pas un malgache à l'horizon, seulement des groupes de touristes Wasa ici et là.

Quelques minutes plus tard, on est allé s'approvisionner pour la cuisine au marché de "Mahabibo" (Noix de Cajou). Dans ce marché, se retrouve toute la population Majungaise, ca vend, ca achète, ca jacasse et ca rigole. Il y a des boutiques de frippes occidentales, des étalages de radios chinoises (on y vend des multiprises ultra-dangereuses!), et des boutiques de portables avec des téléphones sous verre, rutilants et suréquipés.

Les abords du Marché Mahabibo

J'ai trouvé le contraste vraiment fort entre les touristes blancs qui viennent acheter de l'authentiquement Malgache (à leurs yeux), et les tous les nationaux qui prennent au marché du "Made in China" et des habits occidentaux. C'est drôle la mondialisation quand même !

mercredi 17 août 2011

Architecture & Bricolage

Dans la construction locale, il y a une fâcheuse tendance à ne pas ou mal finir le travail. Surtout dans les maisons de location.

Voici quelques exemples.

Pour le carlage, notons différents niveaux de finition :

Le bicolore. Ca arrive par exemple quand le carleur se rend compte qu'il n'a plus carreaux quand il a déjà fait la moitié de la pièce.

Le tricolore. Cette fois le carreleur avait prévu son coup.

L'invisible. Plus d'argent, plus de carreaux, ou même simplement plus de carreleur...

Un autre fait remarquable est la tendance à mêler faste et mauvais goût, opulence et médiocrité :

Moulures au plafond et vasques de luminaire....en plâtre effrité

De superbes portes en bois précieux (du palissandre, interdit à la coupe), mises en valeur par une belle embrasure.

Un réseau électrique tout confort, mais un peu déficient (une prise sur deux ne marche pas) et pas réellement invisible.

Je n'ai pas de photo, mais vous pouvez imaginer aisément les indémodables fuites d'eau, les lavabos bancals, les interrupteurs-poignée-de-chataigne. J'aime aussi les petites touches personnelles des artisans, comme celle du maçon étourdi, qui place le plan de travail de la cuisine à 1m40 de hauteur. Pas très pratique pour ces dames.

Je termine avec les variantes sur les poignées de porte. Je crois qu'on peut définir une loi de Pareto sur le sujet, la loi des 80/20. C'est à peu près le ratio que j'ai remarqué, d'une porte qui ferme (et ouvre) miraculeusement pour 4 portes inutilisables.
Dans le détail, on retrouve celles qui sont montées à l'envers et celles qui ne ferment pas à clé, les grands classiques. On a aussi celles qui ne se ferment pas du tout ou qui frottent au sol. Enfin, il y a celles qui cumulent tous les défauts :

Et le plus intéressant, c'est de voir comme on s'habitue vite à tout. Une porte qui ne ferme pas ? on ne la ferme plus. Un tuyau qui fuit ? un seau en dessous et l'eau servira pour la douche. C'est beau, non ?

lundi 8 août 2011

Les grottes et la cascade

Nous avons visité le week end dernier un joli site naturel situé dans la banlieue de Mahajanga. Alors ça peut sembler assez proche sur la carte, et on est parti plutôt optimiste sur le temps de trajet, mais dans les faits c'est presque le bout du monde d'y aller. 80 km de piste prennent au moins 3h en 4x4, et encore, en roulant bien énergiquement !

Voici un aperçu du trajet :

les fameuses pistes rouges de Madagascar

une belle aire de repos, peu fréquentée

un passage (ou pas) de gué

hum hum...pas de panneaux de signalisation...

Mais ces efforts en valaient la peine, avec à l'arrivée l'accueil des autochtones :

en tenue traditionnelle, s'il vous plait !


Et puis bien sur les fameuses grottes et la cascade d'Anjohibe :

la cascade de 15m et son bassin naturel

le saut dit "de l'ange"

le ticket d'entrée des grottes : petite monnaie, encens, miel et noix de colas.

les immenses salles naturelles

Les doigts des stalactites se tendent vers ceux des stalagmites, lentement

Awa joue les Tarzan pour franchir les ravins
et autres précispices qui parsement notre chemin

Enfin la sortie de ce réseau infernal de galeries

Coté nourriture, on s'est restauré à la méthode Malgache :

Cuisine au feu de bois

Chasse à la grenouille, avec une technique primite du paléolithique

Et déshabillage avant la grillade

Volaille du pays

Bref, ce fut un week end bucolique et calme dans notre bonne campagne Majungaise. A refaire.