"Wasa", c'est le terme générique pour parler du "blanc". Wasa veut dire littéralement "étranger", mais en pratique ce qualificatif ne concerne que les blancs. Par exemple les Sénégalais comme Awa sont des noirs, donc des étrangers, mais pas des Wasa.
A Mahajanga nous avons une foule de vieux Wasa. Ces types chauves et grisonnants qui viennent passer leurs vieux jours au soleil. Mais ce n'est pas exactement le soleil qui les attire.
C'est plutôt les jolies jeunes femmes malgaches qui les font pululer ici. On en croise en masse dans les parages, surtout dans les endroits un peu touristiques, les villas en bord de mer et les restaurants chics.
A force on s'y habitue, croiser ces couples dissonants, une belle jeune femme triste et sans conversation, habillée en léopard et montée sur ses talons, avec à son bras un chauve rabougris et impuissant.
J'exagère à peine le tableau : il y a beaucoup de tourisme sexuel à Madagascar.
Après une étude sociologique minimaliste, j'ai pensé qu'on pouvait les classer en 3 catégories :
- Les rangés. Ce sont les moins dangereux. Généralement séparés, ils refont un mariage à Madagascar avec une femme plus jeune que leur fille. Ils coulent maritalement des jours paisibles et moites, dans une belle villa très bien cloturée, un 4x4 neuf dans le garage. Il sont souvent un peu racistes, et certains le sont franchement.
- Les dom-juan tardifs. Ayant accumulé des frustrations diverses envers la gente féminine au cours de leur vie (rejet, manque, tromperie ou mariage raté), ils viennent se rattraper à Madagascar pendant leur retraite. Certains retrouvent même un temps l'érection de leurs 20 ans. On les entend se refiler les bons plans et les photos aguicheuses dans les recoins sombres des bars Majungais.
- Les pervers et assimilés. Ce sont les éléments les plus rares, quoique leur proportion ici est nettement supérieure à la moyenne mondiale. Difficile à démasquer, ils profitent de l'isolement de la brousse, des lacunes d'éducation, de la pauvreté et des moeurs légères pour sévir. Je ne préfère pas donner plus de détails...
Ces catégories ne sont évidemment pas définitives et certains sujets migrent de l'une à l'autre, plutôt généralement dans le sens descendant de la description. C'est que parfois, ils se font bien pigeonner par les Malgaches, ces vieux Wasa !
Quand je vois le niveau de gravité des violences conjugales à Madagascar, les hommes maltraitent leurs femmes au point que presque toutes les femmes n'en veulent plus et préfèrent vivre seules. Ce qui explique aussi que toutes, avec ou sans enfants, veulent se marier avec nous, les vasahas de passage là bas...car on ne les frappe pas. Alors, même si ton analyse n'est pas totalement fausse, il faut aussi prendre en compte les autres paramètres de la société malgache. Je n'aime pas les articles qui généralisent et qui affirment , accusent, ou sous entendent sans preuves. Cela conduit aux préjugés et aux drames comme les lynchages de Nosy Be. Les vieux qui aiment les jeunes et se les tapent, ça existe partout, oui même en France, simplement ce sont des vieux qui n'ont pas le même budget, ont le moyens de procéder discrètement et ont accès par exemple à des étudiantes qui se prostituent...DSK est un exemple, mais il y en a plein de plus "modestes". Quant à la dernière catégorie que tu cites, là encore, il y en a partout et sûrement bien plu que ce qu’on pense. Par contre, dans l'intérieur des terres malgaches, des parents font des enfants dans ce but. Pas pour les aider à cultiver les champs, mais bien pour vendre une fortune leurs "services" aux pédocriminels. Ce sont des organisations féminines de Diego qui le dénoncent. Je parle de crime, pas de tourisme. J’aimerais qu'on arrête d'utiliser l'expression de "tourisme sexuel" qui tend à mettre tous les touristes dans le même panier. Alors qui est coupable? tout le monde, mais surtout leurs politiques qui n'aident pas le pays à sortir de la pauvreté où il descend chaque jour un peu plus. C'est la pauvreté qu'il faut combattre. Ainsi moi, Vasaha quadragénaire, j'aide les malgaches à lutter contre la maladie, purifier l'eau, retraiter leurs déchets, etc...on va aussi là bas parcequ'on aime aider les gens, pas pour profiter d'eux comme on nous le dit trop souvent. Le sourire des enfants, l'amour des gens, tout cela n'a pas de prix.
RépondreSupprimerj'adhère parfaitement à ce discours. L'homme est complexe et on ne peut pas le saisir par des stéréotypes où le manichéisme domine une forme de pensée souvent négative.
RépondreSupprimerQue de racisme. C'est beau
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