dimanche 10 juillet 2011

Un bout au bord

Poursuivons notre visite guidée de Mahajanga. Un élément incontournable de la culture locale est d'aller diner au bord de mer, sur la corniche.

Tous le monde s'y retrouve, surtout les week ends. On y rencontre toute la population de la ville, les amoureux dinent en tête à tête, les business man locaux font des repas d'affaire, les groupes amis déjà saoulent s'enivrent encore et les touristes prennent des photos haute résolution de 24 mégapixel. Les prix pratiqués sont malgaches, de même que l'ambiance, vivante et bruyante.

Les femmes qui vendent leur mets sont disposées en ligne, un petit fourneau à charbon à portée de main et entourées de tables bancales aux nappes multicolores. Le choix n'est pas aisé car elles vendent toutes strictement la même chose.

La commande de base est constituée de brochettes de zébu, accompagnées d'achard (crudités rapées servies dans un bol de bouillon froid) et bien sûr d'une bière THB GM (Grand Modèle).


Une petite parenthèse sur cette boisson phare de Madagascar, qui a pendant des décennies été la seule bière produite pour tous le pays. Personnellement je trouve qu'elle à une saveur fade et chimique, elle laisse un arrière-goût d'alcool frelaté et un mal de tête imparrable le lendemain. C'est un produit très populaire écoulé par milliers de litres chaque week-end. THB ne signifie pas Tétra-Hétil-Butilène (explication du goût et des effets uniques de cette boisson) mais Three Horse Beer. La "Bière des Trois Chevaux" pour les non-anglophones.

Voilà donc la base alimentaire d'un repas au bord, qu'on agrémente ensuite de petits amuses geules fort goutus, huileux et savoureux. Des samousas aux oignons, à la viande et à l'huile, des "Katless" aux patates, à la viande et à l'huile, des magniocs frits, des galettes frites, des bananes frites, etc etc. Ca donne un fast food très convivial autour du feu, on passe sa commande, ca chauffe 3 min sur le gril et on s'empiffre pour pas cher. C'est pauvre en vitamines mais on peut compenser au dessert avec une bonne glace au sirop de glucose colorée chimiquement.

Le cadre est très joli, face à la mer, et la rue est l'une des rares de la ville sans bancs de sable ni nids de poule. Le vent frais du large caresse les crânes échauffés des buveurs de THB et la lumière de tous les réverbères qui marchent encore scintille sur les lèvres nappées d'huile d'arrachide.

La réunion de cette masse humaine dans un cadre si merveilleux engendre de vrais défilés. Sur le macadam, ces messieurs font rutiler les moteurs de leurs mini-bus de travail japonais. Les LED multicolores flashent de partout et les enceintes crachent le plein volume. Des adolescents foncent plein gaz sur des scooters dont ils ne sont pas propriétaires, slalomant entre les ivrognes et les familles nombreuses.
Les jeunes femmes, en talon aiguille, défilent sur le trottoire et exposent leur appâts au plus offrant, espérant harponner un vieux touriste divorcé et pas encore trop chauve qui assurera leur avenir.

le bord de jour

Bref, c'est un endroit très vivant de Mahajanga et vraiment incontournable. Alors vous venez quand manger un bout au bord ?

1 commentaire:

  1. Je ne crois pas à l´explication des trois chevaux! Le terme de THB pue le cocktail narco-chimique à plein nez, quelque part entre LSD et le PCB. Méfie toi, cela doit rendre dépendant...

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